vendredi 23 avril 2010

GS II - Courriel n°2: Les travailleurs de VW Forest (qui se sont fait braquer leur emploi), le prince « carolorégien » et les vieux jouets

Didier de Lannoy
Grand Satan

GS II - Grand Satan et la pancréatite (sottisier de courriels)
2006-2007

Extraits
Les destinataires des différents courriels ne sont pas indiqués



A propos de Nassogne au Togo, voir aussi: ---------------------------------------------------------------------------------------------------


Je farfouille


Je parcours la presse du jour. Je feuillette et

- A l’aise, à l’aise ! Ana ne peut pas me reprocher de faire du bruit en tournant les pages de mon journal et de l’empêcher de suivre une émission culinaire à BBC Two !

et je trifouille et je patouille et je tripatouille et

et je grappille et j’engrange et je gramasse et je baluchonne…


Je lis tout ce que je trouve… dans le Thalys qui permet de rejoindre Paris-CDG à partir de la gare du Midi à Bruxelles (point de départ d’une grande manifestation

- Alors même que mon train s’apprêtait à démarrer, vers 10h40, les porteurs de banderoles et de calicots ne cessaient d’affluer, sur tous les quais, habillés de rouge (surtout) et de vert ! Et même des élèves du secondaire avec des panneaux écrits à la main sur des morceaux de carton sommairement découpés au cutter (« nous sommes tous des enfants d’ouvriers ») ! J’aurais pu rater mon avion, nom di djû !

- C’est ça, la conscience de classe des retraités, Vieux Didier ? Tu as déchiré ta carte de délégué syndical de la CGSP ou quoi ?

- Mais non, pas moyen, elle est plastifiée !

- Tu n’as pas honte, Vieux Didier ? Et d’ailleurs, depuis qu’on t’a mis au placard, tu n’as plus droit à cette carte ! On va te la retirer ! Tu n’es qu’une pourriture !

- Wiii, mais il faut me comprendre, Henri… Le ticket était déjà acheté… par Ana…depuis très longtemps ! Et Nicole (à l’aéroport de Roissy) et Gougoui (à l’aéroport de Lomé) m’attendaient !

de soutien aux travailleurs de Forest)… même la Dernière Heure, édition des samedi 2 et dimanche 3 décembre 2006



Fin novembre 2006


Deux à quatre mille travailleurs

- Et combien d’ouvriers d’entreprises sous-traitantes qui fournissent des sièges en juste-à-temps, assemblent des portières ou s’occupent de l’entretien de l’usine ? Combien de distributeurs et combien de réparateurs ? Combien d’employés de bureau ? Combien de petits patrons ? Combien d’épiciers du coin, de petits restaurateurs du quartier, de gérants de snacks et de vendeurs de clopes et de journaux ? Et le café « Le Moulin » et les autres bistrots de la place Saint-Denis et des environs, que vont-ils devenir ? Et le « Selena » ?

sont en train de se faire braquer leur emploi à l’usine VW de Forest.

- On a perdu la guerre des Forges de Clabeq, on a perdu la guerre de Renault-Vilvorde, on a perdu la guerre de la Sabena, va-t-on perdre encore la guerre de VW-Forest ?

Tandis que Ssangyong, constructeur automobile coréen contrôlé à 51% par le Shanghai Automotive Industry Corp (SAIC), lance une campagne publicitaire afin d’assurer la promotion d’un nouveau modèle

- Un modèle novateur ! Un look unique et impressionnant ! Elégance et robustesse ! Disponible en version 4x4 et 4x2, essence ou diesel !

l’Actyon A 230.

- La qualité au sommet de son art !

Et tandis que la barre du demi-million de nouvelles voitures vendues au royaume de Tintin en 2006

- Une année phénoménale !

est déjà dépassée avant même le début du mois de décembre.


Déjà, quelques chômeurs et des pré-pensionnés se mettent à cultiver des choux chinois dans

- Pas loin de la maison de Marianne Berenhaut et du petit train à vapeur de Forest !

le quartier du Bempt, à côte du complexe sportif, en face de l’usine…


La friteuse est en flammes ?


Je lis aussi que la villa « Clémentine » de Tervuren, mise gracieusement à la disposition du prince Laurent (le cadet de la famille… qui était si « chouchou », tellement « populaire »… et qui ne mangeait que des spaghettis bolognaises

- Et que daignerez-vous boire, Votre Principauté ?

- Du Coca-cola, cher ami, en toute simplicité !

et qui avait fini par se marier… et qui aimait tant les animaux des « pauvres gens »… et dont le « curé des loubards » était devenu le grand copain, le conseiller conjugal et le directeur de conscience… et que la « basse classe » aurait bien, il n’y a pas si longtemps, élu roi à la place de « l’autre ») par la Donation royale, a été

- Escroquerie ? Faux et usage de faux ? Corruption ? Association de malfaiteurs ?

équipée par la Marine (en ce compris les meubles, les tapis, le four à micro-ondes, la machine à laver et le matériel informatique ?) (et les montres suisses de grand luxe, les Ferraris décapotables et les femmes libidinées qui se font tirer et traîner par les cheveux, pleurent, implorent mais n’osent pas porter plainte par crainte de représailles… ou par respect de l’institution monarchique ?) et que la fondation pour le « bien-être des animaux domestiques et sauvages » fondée par ledit prince dans le souci de « s’investir dans des tâches d’intérêt public » aurait également été

- Manipulations comptables ? Transferts suspects ? Détournement de fonds publics ?

sponsorisée (des tables d’opération et du petit matériel médical ?) par la Marine via un système de fausses factures.


Je lis encore

- Eh, Henri Jouant (au nom prédestiné…), ça t’intéresse toujours, les vieux jouets ?

que la brebis et l’ours en peluche du prince Philippe, la poussette à poupées de la princesse Astrid, le cheval à bascule de Baudouin, un vélo d’enfant ayant appartenu à Léopold III… et même les jouets du prince Alexandre… et même les trains électriques du régent Charles… seront, à l’occasion des fêtes de la Saint-Nicolas, exposés

- Gratuitement !

à l’abbaye de Sint-Andries à Bruges, un lieu

- C’est, dit-on, à l’école abbatiale de Sint-Andries que le prince Philippe a terminé son cycle d’études secondaires…

ayant toujours gardé avec le Palais royal des liens privilégiés.


Contre-feu ? Ceci permettra-t-il d’occulter cela ?

Ça gueule dans les palais, les couvents, les mess des officiers, les chenils et les dispensaires animaliers ?

Quel sera le thème du prochain prêche du père Gilbert

- C’est bien Guy Gilbert, qu’il s’appelle, hein, le curé français qui joue dans cette pièce-là ? Gégé, le curé des « loubards » ou Gégé, le curé des « motards »… Dis-moi, Henri, qu’est-ce qu’il fait exactement (qui le paie et comment il gagne sa vie) ce gars-là (qui lui prépare à manger, qui recoud les boutons de sa braguette, cire le cuir de son blouson, lave et repasse ses moules-bite) ce gars-là (dans quelle couche et avec qui et dans quelle position et de quel côté du lit et dans quelle tenue passe-t-il la nuit) ce gars-là ? Conseiller conjugal, conseiller financier, agent secret des Hells Angels ou du « renouveau charismatique », taupe de l’Opus Dei ?

devenu courtisan ?


A-t-on arrêté D’Orazio ?


Eh qwè ?

La manif de ce samedi a-t-elle été massive ? A-t-elle produit un résultat positif et concret ? Et le prince carolorégien a-t-il été invité fermement à s’expliquer devant le parquet de Hasselt et à se défendre devant les juges du tribunal correctionnel du même lieu ? Ou la police fédérale a-t-elle préféré

- Contrefeu !

arrêter D’Orazio ? Et l’a-t-elle (avec un motoculteur) relégué dans son village d’origine ?

Tu me diras quoi, hein, Henri …


Tu me diras ça dans un restaurant de ton choix… Mais pas trop chic, que je puisse quand même y bâfrer « à l’aisément »… avec les doigts… Le nez dans mon assiette, le coude sur la table, comme un ignoble… Et faire plein de taches sur la boutonnière de ma chemise et sur la braguette de mon pantalon ! Et c’est toi, bien sûr, qui

- Pourriture !

payeras tout ! Eh ! Tu me dois bien ça, non ? Quelques bières bien tapées et un steak-frites-mayo… Sur tes frais de représentation, non ?… Comme à Charleroi, quoi !


à mon retour de Nassogne.


A l’époque du régent Charles


Renseigne-toi pour moi, Henri le collectionneur


Henri, évidemment, interdit à Nuray, à Büsra et à la petite dernière, dont le nom brusquement m’échappe, de toucher à ses armoires de

- Plus tard ! Quand vous serez vieilles !

poupées, de soldats de plomb, de billes d’agate et de petites voitures à moteur mécanique… qu’on remonte prudemment… avec des doigts de velours (poudrés et parfumés, aux ongles soigneusement coupés)…


et le spécialiste du jouet ancien : à l’époque du régent Charles, quand le morbac était encore gamin (du temps de Rosa Luxembourg, de Sun-Yat-Sen ou de Shaka Zulu ?), les trains électriques pour les enfants de bourges et de boyards, ça existait déjà ?


Et me voici enfin à Paris-CDG


Très grosses queues au terminal 2C. Plusieurs heures

- Vais-je rater mon avion ?

de retard…

- Nom di djû !

Mise en vente d’un septième tome des aventures d’Harry Potter ? Sortie d’une nouvelle console de jeux vidéos d’une conception absolument révolutionnaire ? Soldes d’hiver ? Important embouteillage de fin de semaine à la sortie de Paris ? Ralentissement de la circulation dû à un grave accident de circulation ? Un ange (ayant passé une bonne partie de la matinée à biberonner dans un bistrot réservé au personnel naviguant) aurait-il glissé sur une bouse de vache ou une plaque de verglas et se serait-il cassé la gueule en essayant de regagner le ciel ?


Grève du zèle des flics des frontières ? Contrôle des liquides et des matières molles…


Prendre l’avion n’est plus un plaisir…

Sont, à présent, interdits en cabine : les cannettes de bière, le miel, les bouteilles de vin, la confiture, les magnums de champagne, les sauces, les cigares, la moutarde, les cigarettes, les pickles, la mousse à raser, les cornichons, le shampooing, le ketchup, le tube de pâte dentifrice, la pâte d’arachides ou la pâte au chocolat, l’after-shave, le camembert, le déodorant, les roll-mops, l’insecticide, le mascara, les sardines en boîte, les rots, les « gosettes aux pommes » de Jipéji et les « empanadillas » de la Mami, les seringues à eau de Cologne, les briquets à gaz, les crèmes à la glace, les échanges de baisers bavants, le corned-beef, les pets mouillés, les gels douche, les œufs durs, les gargarismes au sason de vaisselle, les boîtes à tartines (avec des « pistolets » fourrés aux oeufs brouillés), les klottes et les pertes vaginales, les sirops pour la toux, les thermos de café au lait sucré, le cervelas, la vaseline, le kohl, les pipes et les attouchements, les détergents, l’huile de palme, les nounours fourrés au bangui, la brillantine, les huîtres et le foie gras…

- Et aussi les huîtres ?

- Les mollards également !


Oblige-t-on désormais les passagers et les passagères à pisser dans une bouteille en plastique ou dans une bonbonnière, à se traire le lait au-dessus d’une cuvette ou à se vider les bourses dans du papier cul avant de les autoriser à monter dans l’avion ?


C’est en faisant la queue au terminal 2C de l’aéroport de Paris-Charles de Gaulle qu’un début de crampe m’a subitement plié en deux. Ça n’a duré qu’un seul instant mais une douleur indéterminée s’est installée…

Sans doute est-ce là que mon histoire a vraiment commencé…


Moralité ? Aucune !