vendredi 23 avril 2010

GS II - Courriel n°11: Les artistes égotico-politiques

Didier de Lannoy
Grand Satan

GS II - Grand Satan et la pancréatite (sottisier de courriels)
2006-2007

Extraits
Les destinataires des différents courriels ne sont pas indiqués



A propos de Nassogne au Togo, voir aussi: ---------------------------------------------------------------------------------------------------



On aurait pu faire ça à l’anniversaire de Pascale


Toujours à propos du rattachement du royaume de Tintin

- A quel autre pays encore ? Au royaume d’Abomey, chez les Amazones ?

- Meuuunan !

- A Brazzaville, alors ?

- Meuuunan, au Congo-Kinshasa ! Brazzaville, c’est le Congo B ! Le Congo A, l’équipe première, c’est Kinshasa évidemment ! Le pays des anciens « Z » !

- « Z » comme Zémidjans ?

- Naan ! « Z » comme « Za-aïrois dans la paix re-e-etrouvée, tous unis, nous sommes Za-aïrois » !

au Congo…


J’y viens… à nouveau.

Ben wiii, Nadine, tu as toujours été une de mes principales personnes de référence… et, aussi, quelquefois, ma conscience sociale (et sardonique)… ce qui m’énerve, m’asticote, me turlupine et, quelquefois, me désarçonne… mais ne me déplaît pas…

Tu m’écrivais donc, Nadine, il y a quelques semaines, que tu trouvais l’idée de ce rattachement « magnifique »… mais que les artistes « égotico-politiques » te faisaient peur.


Ton message, évidemment, « m’interpelle », comme disent

- C’est qui, ça ?

les intellos… les amis de Jipéji.

Je crois comprendre, en effet, ce que tu veux me faire comprendre… mais il faudrait quand même que tu m’expliques… et que tu me précises ce que tu vises et qui tu vises et en quoi ces gaillards-là, les artistes « égotico-politiques », te font « peur »…


En attendant qu’on en discute…

On aurait pu faire ça à l’anniversaire de Pascale, le 26 ou le 28 novembre si ma mémoire ne flanche pas, mais je me tapais déjà mes premières crises : botulisme, empoisonnement, ulcère gastro-duodénal

- Ah, le splendide mot composé, Nadine ! Gastro-duodénal ! Sublime et féerique !

- Sublime et féerique ?

- Wiii, comme l’étaient, quelques courriels plus tôt, les « tomates vertes de Valencia » murissant et rougissant de l’intérieur, à partir du cœur, waow ! Et l’affichette épinglée par Madame Pipi, la directrice de cabinet de chez Gougoui sur la porte les « WC littéraires » de Nassogne, waow ! Et comme le sera bientôt le partage des mêmes vestiaires (à des heures différentes) par des athlètes féminines et des athlètes masculins, l’horreur !

- Ah bon… Puisque tu le dis… Je veux bien te croire…Mais il faudrait peut-être que tu m’envoies ces machins-là, que je me fasse une idée… Je ne suis pas sûre de les avoir reçus…

- Attends, j’arrive au bout de ma pensée : gastro-duodénal, ça vaut bien « égotico-politique », naan ?

ou colique hépatique ? Je ne sais toujours pas mais Paulo Carter poursuit, vaillamment, ses investigations et

- Et si on essayait du côté de la constipation, Vieux Didier ? Eprouves-tu des difficultés dans l’évacuation des selles ?

- J’ai aussi des crampes aux mollets, docteur Daria Sebastianovna… mais j’imagine que cela ne compte pas ?

- Docteur quoi ?

- Oh ! Pardon, Paulo, je voulais dire « détective Carter» !

- As-tu le ventre ballonné ?

- Ballonné ?

- Oui, gonflé comme un coussin pneumatique et avec des bourrelets tout autour ! As-tu vérifié la pression de l’air qui sort de ton masque respiratoire ?

- Ben wiii, Paulo ! C’est toujours 5,5 ! Comme d’habitude !

- As-tu trop mangé de haricots, de bananes plantain, de foufoui de manioc ou de gari ces derniers temps ?

- Il m’arrive aussi d’avoir mal à la tête et d’éternuer… surtout le matin… mais ça ne compte pas non plus, j’imagine ? Quant au foufoui de manioc, j’ai dû l’éliminer…

- As-tu bu une infusion à base de feuilles de goyavier ?

- Voyons, Paulo ! Tu y tiens à ta constipation ! Une simple et banale « constipation » ! Comment oses-tu m’affliger d’une affection aussi piteuse et aussi lamentable ?

- Mais voyons, Vieux Didier, il n’y a pas de mal à être constipé !

- Comment ça ? C’est vexant et humiliant ! C’est insultant ! Ça me discrédite ! Mes enfants et mes petits-enfants vont se moquer de moi ! Je n’oserai plus jamais sortir de ma chambre ! Tu me dévalorises, tu me dégrades, tu me plutonises ! Tu me couvres de ridicule, Paulo ! Je t’en prie, ne cherche pas à banaliser mes maux de ventre ! Trouve ailleurs, je t’en supplie !

- En attendant, Vieux Didier, prends toujours de la papaye, ça débloque et ça soulage, tu verras !

- Sans effet !

- Ou demande à Zoïa, l’assistante de ta Daria Sebastianovna, « l’énorme infirmière d’allure hommasse, dont les mains dignes d’un ouvrier des forges étaient étrangement parées d’ongles couleur carotte », de te faire un bon lavement avec de l’eau savonneuse et une grosse poire en caoutchouc rouge enfoncée profondément dans l’anus !

- L’horreur, détective Carter !

- Ou à l’aide d’une calebasse avec un embout, si tu préfères ! Et que Zoïa t’injecte un liquide à base d’ail, de gingembre et de piment… pour chasser le diable qui est en toi !

- Et le renvoyer en enfer, Paulo ?

- Exactement !

- Laisse tomber, Paulo ! Cherche bien et trouve-moi vite autre chose !

- Bon, si tu ne veux pas de la constipation, Vieux Didier, on peut explorer alors du côté de l’opilation, de l’oblitération, de l’occlusion, de l’obstruction intestinale ou de l’ileus, ça te convient mieux ?

- L’ileus je ne connais pas, mais, à première vue, sans t’obliger, je prendrais bien un peu d’occlusion intestinale, mon cher Paulo ! C’est une affection sérieuse et responsable dont tout le monde a déjà entendu parler ! Et puis ça fait quand même plus digne et plus respectable qu’une simple constipation !

- Va donc pour l’occlusion intestinale… Enlevez ! comme disait la patronne de « La reine des Moules », à côté de l’église Sainte-Catherine…

- Wiii… mais il a quand même une petite difficulté, Paulo…

- Laquelle, Vieux Didier ?

- C’est que, pour l’instant, le cours des matières contenues dans mes intestins ne s’est pas vraiment interrompu…Mes selles sont, certes, un peu dures et très consistantes… mais que je les évacue plutôt bien, tous les soirs ou tous les matins, régulièrement ! Et, dans l’état actuel de mes affaires intérieures, je ne me vois pas encore vomir mes excréments !

- J’ai comme un soupçon, Vieux Didier… Tu ne serais pas en train de te payer ma tête ?

- Meuuunan, Paulo !

- « Pierre et le loup », tu connais, Vieux Didier ?

- Une comédie musicale de Stravinsky, non ? Du blues, du raï, du rap ou de la rumba ? rappelle-moi…

- Fais gaffe, Vieux Didier, je sens que je vais, tout doucement, commencer à m’énerver…

s’enquiert de nouvelles pistes.


Le lièvre et la tortue


En attendant qu’on en discute, disais-je, et maintenant qu’il est midi passé (heure de Lomé, treize heures à Bruxelles) et que je suis tenaillé par la faim (je me suis levé à cinq heures du matin et, comme d’habitude, je n’ai pas pris de petit-déjeuner), je me permets, Nadine, pour prendre mon mal en patience et terrasser mes crampes d’estomac (ou d’ailleurs), de te poser quelques toutes petites questions, toutes bêtes, toutes innocentes, toutes mignonnes, toutes gentilles… des questions amuse-gueule :

- Avant de repiquer les poireaux, doit-on d’abord les piquer ?

- Eh oui, gros malin !

- Quand on a très faim et qu’on ne peut plus attendre, qui est-ce qui cuit le plus vite, le lièvre bleu de Somalie ou la tortue verte du Nicaragua ? Et est-ce bien vrai, Nadine, que plus on a faim, moins vite ça cuit ? Et vaut-il mieux embrasser le loup (où ça pique-t-il le moins fort ?) sur la joue gauche ou sur la fesse droite ? Et sont-ce les chiottes qui sentent le chou ou les choux qui sentent la chiotte ? Et quelle pourrait être la couleur de la canne blanche qu’on devrait attribuer aux personnes malentendantes pour qu’ils puissent se défendre contre les auditeurs intolérants ? Et si une montre en panne est toujours en retard ou toujours en avance ? Et pourquoi le pinson ne chante-t-il que le matin et à quelle heure de la journée une ânesse (chevauchée et molestée par un ours en chaleur, très énervé, qui l’agrippe par les cheveux et la bourre de coups de pied) se met-elle à braire ? Et à quel âge un bébé sourd de naissance (faut-il entendre pour se faire entendre ?) commence-t-il à gazouiller ? Et si la lumière (assaillie par des papillons aveugles à la recherche de chaleur et obsédés par le soleil… comme un investisseur peut l’être par le profit et, toujours en quête de nouveaux marchés, envisage fiévreusement de vendre au meilleur prix des canards en plastique et des bouées de sauvetage à des milliers et des milliers de thons qui se noient chaque année en remontant les rivières) fait du bruit en se déplaçant toute seule, toute nue, dans l’obscurité la plus totale ? Doit-on couper les cordes vocales des morts pour les empêcher de péter ? Et combien faudrait-il laisser de fusils, de mitraillettes, de mitrailleuses, de chars et de canons aux soldats désarmés pour qu’ils puissent se protéger contre leurs ennemis et avec quelles armes et contre quels adversaires pourraient-ils continuer de s’entraîner de façon à ne pas perdre leur expertise et, partant, leur employabilité ? Et le lézard, quand on lui coupe la tête, à quelle vitesse repousse-t-elle ? Et qui songerait à peindre des gondoles de Venise sur le canal de Charleroi (du côté de la place Sainctelette), sous une pluie glaciale (à hauteur du garage Citroën) ? Et pourquoi ne détacherait-on pas la presqu’île de Manhattan du continent, ne descendrait-elle pas l’Hudson jusqu’à l’océan où elle pourrait se noyer ou proclamer son indépendance ? Et combien de jouets sur deux sont-ils chinois ? Et pourquoi le chien a-t-il quatre pattes (mais non, ce n’est pas pour « suivre quatre chemins » évidemment… ce proverbe Kongo a déjà fait le tour du monde…), ne serait-ce pas pour pouvoir se gratter l’oreille (ou « lever la patte et vider sa poche »… si je puis me permettre d’utiliser mon propre vocabulaire et de recourir à mes « mots-fétiches »… comme dirait Bruno Maiter) debout, sans se casser la gueule ? Et comment les éléphants se représentent-ils le paradis, comme un supermarché où on trouve « de tout en trop » ou comme un cabinet de dentiste ? Et combien de serfs et d'esclaves…


Combien de corvéables et d’assujettis doit-il générer, contrôler, protéger, aumôner ? Et combien de larbins et de sbires doit-il mettre à son service ? Et de combien de disetteux doit-il "assister le développement" ? Dans sa rue, dans son quartier, dans sa ville, dans son pays ou partout ailleurs dans le monde ? Et est-il absolument nécessaire qu’il les connaisse personnellement ?


faut-il à un homme libre pour pouvoir vivre en paix, riche et libre, à Athènes ? Et combien de femmes pour un seul homme ? Et si un poussin c’est un jaune d’œuf avec des pattes ? Et si c’est le jaune qui est le plus fort puisqu’il a bouffé le blanc ? Et si on peut étouffer le poussin dans l’œuf sans en briser la coquille… alors qu’il serait plus simple de demander à un barman de le « shaker »… comme on secoue les bébés qui empêchent leurs parents de dormir ? Et s’il convient de castrer à vif les porcelets ou s’il ne vaut pas mieux les cuire d’abord ?

- Ouais, c’est ça, c’est ça… Je vois, je vois… Et je ne vois pas… J’entends ce que tu racontes mais ne « sens » pas très bien ce que tu veux dire… C’est quoi ce truc ? A vrai dire, je n’y comprends rien à ce galimatias ! Où veux-tu en venir ? Je ne veux pas me laisser embobiner… Je refuse d’entrer dans ton jeu… Et donc je ne répondrai pas à des questions qui me paraissent… disons, soyons gentille, plutôt « saugrenues » !

- Egotico-politiques, non ? Bon… si on allait manger maintenant, Nadine ? Discuter, ça donne faim…Et la bouffe doit être prête, à présent ?

- C’est toi qui a préparé à manger ?

- Ben, naan…

- Même pas les « bases »… en demandant à un serf ou à un esclave d’achever le travail ?

- Ben, naan…

- Tu n’avais pas le temps, sans doute ? Tu avais trop de travail, trop de questions à poser ?

- Ben wiii…

- C’est toi qui a dressé le couvert alors, j’imagine ?

- Ben, naan…

- Ce n’est pas grave, je t’aiderai à faire la vaisselle !

- Bon ben… Si je t’invitais au Quilombo ou aux Brochettes de la Capitale plutôt ?


Serait-ce un coup de José Trussart ?


Breaking news.

J’apprends à l’instant

- Gougoui a entendu ça à la radio, petite chérie (sois rassurée, Nadine Plateau, c’est à Ana Lanzas que je cause maintenant) ! Sur RFI, je crois…

que la Flandre a proclamé son indépendance, encercle Bruxelles et se prépare à l’investir…


Une quinzaine d’hommes armés, venant de Dilbeek, ont passé les frontières de la Région et pénétré dans Bruxelles...

Cherchaient-ils à repousser les limites de leur territoire ? S’agissait-il de chasseurs poursuivant un lièvre blessé ?

On les a signalés du côté de la rue du Froment, à Anderlecht.

Avaient-ils découvert des gisements de diamants ? Se proposaient-ils d’obliger les habitants à quitter leurs terres en rasant les écoles et les dispensaires et en scellant les puits d’eau potable ?


et que le roi des Belges (des francophones plutôt

- Avant c’était le contraire, non ? Depuis quand la monarchie a-t-elle changé de sexe communautaire ?

que des néerlandophones) a demandé (non pas son rattachement mais presque) l’asile politique au Congo.


Laurent d’Ursel s’est-il

- Mais Laurent saura rebondir, petite chérie ! Il y a de la gaillardise dans cet homme-là ! Un stupide contretemps ne parviendra sûrement pas à lui faire perdre le foi et l’espérance (quant à la charité, je ne sais pas trop s’il en a en magasin et je n’ose même pas lui poser la question) ! Hélène et Jean-François le soutiendront ! Il saura gérer ça ! Il peut se faire confiance !

fait doubler ? Par qui ? Trahison ! Raccusette ! Espionnage ! Contre-feu ! Forfaiture ! Affront ! Quel conspirateur

- Pas Vieux Didier ! Vieux Didier se trouvait déjà au Togo ! C’est prouvé ! On peut vérifier ça sur son passeport (où figure un cachet d’entrée, daté du 2 décembre 2006, dûment apposé par le Service de l’immigration du Ministère togolais de la Sécurité, D.G.D.N.) !

ou quel factieux a donc osé vendre la mèche à la RTBF ? Serait-ce un coup de José Trussart (alias Tairhumène) ?


Les abbés de Sint Andries, qui ont toujours gardé avec le Palais royal des « liens privilégiés », en sauraient-ils davantage ?

Paulo Carter enquêtera-t-il sur cette affaire-là aussi ?


Moralité ? Aucune !